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La bonne idée ? le problème du choix

Thierry Fargère

Auteur : Erik Johannson
Auteur : Erik Johannson


C’est toujours le problème à la fin d’un processus créatif . On est très content parce qu’on a trouvé pleins d’idées et on les trouve plus géniales les unes que les autres, surtout celles sur lesquelles on a travaillé. Mais du coup, laquelle choisir ? quelle est la meilleure ?


Deux travers à éviter d’emblée :

  • Il n’y a pas de bonnes idées, il n’y a que des idées nettement meilleures que d’autres dans un contexte donné. C’est pourquoi l’analyse du problème est si fondamentale, elle permet de fixer le cadre qui orientera les choix.

  • L’autre travers est de vouloir choisir tout de suite, voire trop tôt, une seule idée. Il faut prévoir dans le processus un temps long de construction et de combinaison des idées et ne pas avoir peur d’en garder plusieurs en même temps pour porter plus tard une analyse critique dessus. Il n’est pas rare qu’une idée jugée excellente sur le coup se révèle être une mauvaise option ou qu’une idée jugée médiocre initialement devient excellente une fois retravaillée.


Quelle technique de choix utiliser ?


Si le problème s’y prête et s’il a été traité suivant TRIZ, alors le processus est simple. C’est l’idéalité qui va faire le choix. Les idées idéales sont celles qui utilisent et maximisent les ressources du système et de l’environnement immédiat ou qui apportent des modifications mineures aux éléments du système.


Mais on ne peut pas toujours évaluer l’idéalité de propositions qui ont moins de dimension technique ou qui sont très orthogonales les unes aux autres. Dans ce cas, la meilleure méthode est de faire une liste de critère et d’évaluer pour chaque idée chaque critère. Je recommande de ne pas attribuer des notes de 1 à 20 mais plutôt une échelle exponentielle sur 4 à 5 paliers comme par exemple : 1 (ne répond pas au critère), 25 (répond très partiellement au critère), 75 (répond presque totalement au critère) et 120 (répond parfaitement au critère). Certes, les sommes vont donner des scores inhabituels comme 80pts pour l’idée la moins bien notée et 850 pts pour la meilleure. Mais on n’est pas à l’école et le but est justement de discriminer les idées d’une manière la plus objective possible. On obtient ainsi un premier classement.


On peut considérablement améliorer ce classement si on peut séparer les critères en fonction de notion d’impacts ou d’enjeux d’un côté et d’efforts ou coûts de l’autre. Le premier groupe correspond à des critères qui portent un effet sur le marché, la concurrence, la stratégie, les opportunités de développement tandis que le deuxième groupe renvoie à des critères qui portent sur les besoins en investissement, en ressources humaines, en compétences à acquérir, en temps de développement ou de mise sur le marché. On peut alors positionner les idées sur une matrice Enjeux/Effort qui affinent l’analyse des écarts et facilite les choix. Assez logiquement, une proposition qui a un fort impact pour un faible effort est plus intéressante qu’une autre à faible impact pour beaucoup d’effort. La représentation en matrice offre aussi la possibilité de retravailler une idée en cherchant les moyens d’en augmenter l’impact en diminuant les efforts. C’est exactement l’esprit de la créativité qui est avant tout un processus de construction.


N'oubliez pas le cœur !


Enfin, pour donner du relief à ce processus de choix un peu analytique, il est bon de demander aux participants leur avis émotionnel sur toutes les idées retenues. Le cœur sait choisir suivant un processus différent du cerveau mais avec une pertinence qu’on aurait tort de négliger. Le choix du cœur n’a pas à se justifier, contrairement à la notation des critères. Voici la méthode que j’emploie. Je donne à chaque participant autant de gommettes rouges que d’idées à évaluer et un peu moins de gommettes noires (environ 75%). La règle est simple : une gommette rouge correspond à « j’aime », « j’y crois », « ça m’enthousiasme » tandis qu’une noire signifie exactement l’inverse. Tout le monde doit coller ses gommettes rouges en les répartissant comme il le souhaite (par exemple : toute sur une seule ou en panachant entre plusieurs). Inversement, il n’est pas nécessaire de coller ses gommettes noires. Ce système donne une vision 3D sur le choix final. Une proposition qui remporte plus d’enthousiasme est plus facile à implémenter qu’une idée « noire ». Ce système a l’avantage de désamorcer les stratégies des « politiques » et des « experts » (voir tout le monde est-il créatif ?) et de préparer des stratégies de communication lorsqu’il faudra appliquer l’idée choisie.


Choisir sans exclure ou éliminer, choisir en gardant la possibilité de retravailler ce qu’on a sélectionné, c’est le secret de la créativité

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