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Thierry Fargère - Corpen

Si la créativité s’invitait en politique ?


J’écoutais, pendant un trajet me conduisant chez un client, une émission de radio qui portait sur un débat concernant une nouvelle mesure de circulation à Grenoble. Pour résoudre un problème récurrent de bouchon sur les voies d’accès à l’agglomération, il était proposé de supprimer l’accès d’une des voies pour ne l‘autoriser qu’aux transports en public et aux véhicules à plusieurs passagers. Le débat faisait rage, les participants s’invectivaient beaucoup, les uns brandissant les valeurs de l’écologie, les autres celles de la liberté.

Un problème typique et une manière typiquement française de le résoudre, comme on peut l’entendre de manière récurrente, par exemple sur la loi travail.

A votre avis, quel est le problème ? Si vous avez lu l’article précédent sur le problème (voir l'article sur Quel est le problème ?), vous avez quelques éléments de réponse.

A bien écouter l’émission, le problème semblait être la solution proposée elle-même et de savoir s’il fallait ou non l’appliquer. Dans ce cadre, ce problème est essentiellement humain et génère un affrontement de posture.

A trop vouloir proposer des solutions en fonction de ses convictions politiques (voir article sur l’inertie mentale), on avait réussi à créer un faux problème plaçant au centre ce qui devait être la solution, provoquant débats et affrontements. A aucun moment, les protagonistes ne faisaient le lien entre leurs propositions et le problème de départ.

On avait donc oublié le vrai problème : Il y a trop de voiture au même moment sur la même voie. C’est donc à la base un problème essentiellement technique.

La démarche créative pour s’attaquer à ce problème est de commencer par collecter les données :

  • Pourquoi le problème existe ? En quoi, pour qui ceci est un problème ?

  • Comment apparaît-il ? Quelle quantité de voiture maximale ou optimale faut-il avoir ?

  • Quelle quantité de voiture mesure-t-on ? Quelle est la différence ?

  • Pourquoi ces voitures sont-elles là à ce moment ? A-t-on interrogé les automobilistes ? Quels sont leurs besoins et leurs préoccupations ?

Ces informations doivent ensuite être analysées et organisées.

Le problème peut ensuite être reformulé, par exemple : il est nécessaire de réduire le nombre de véhicules d’une valeur X entre telle et telle heure sans ajouter ou supprimer une voie.

Il devient un problème qui peut être traitée de manière créative.

Il est également nécessaire de définir quels critères devront remplir les solutions pour être acceptables. C’est seulement une fois ces étapes correctement réalisées qu’il sera possible d’imaginer une démarche créativen, de travailler sur la recherche de solutions puis de choisir de manière éclairée parmi les solutions proposées.

Vous l’aurez compris, la démarche créative ne consiste pas uniquement à proposer des solutions originales mais aussi à faire un véritable travail sur le problème lui-même.

C’est la meilleure méthode pour trouver des solutions qui s’affranchissent des croyances, des convictions à l’emporte-pièce et des solutions « Yaka ».

C’est le paradoxe de la créativité : en invitant l’Homme à renouer avec son « Moi Enfant Joueur », elle le rend plus adulte.


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